THOMAS GILOU
Le réalisateur Thomas Gilou rejoint le jury de la 3ème édition des Rimbaud du Cinéma. Son premier long-métrage " Black Mic Mac" met en lumière en 1986 l'acteur Isaac de Bankolé, aux côtés de Jacques Villeret et fait émerger, sur le ton de la comédie, la communauté africaine de Paris, alors peu connue.
Votre grand- père, le poète Blaise Cendrars et votre mère, Miriam Gilou-Cendrars, figure emblématique de la France Libre n'auraient pas renié votre appétit pour la culture de l'autre...
Sûrement pas...et je profite pour dire mon plaisir à côtoyer l'esprit de Rimbaud à Martigues! Mais je dois dire que le " marabout" de mon éducation cinématographique, c'est Jean Rouch. Ethnologue, c'est le premier à tourner en Afrique ( " Jaguar" en 1954). Il est considéré comme le créateur de l'ethno-fiction et le père-fondateur du cinéma-vérité. Il a beaucoup inspiré mon premier film et contribué à faire de moi ce que je suis: l'étranger partout...La seule légitimité, c'est le mélange! Je persiste à croire que c'est possible...
La production cinématographique actuelle répond-t-elle à cette vision?
Tenir compte des producteurs est un jeu d'équilibriste entre le sujet, le scénario, les acteurs, l'argent...Les critères commerciaux imposent des obligations de résultats. Il faut se faufiler dans des "formules", Je me bats contre ce formatage absolu et entrouvre la porte dès que je le peux. On y arrive, les Rimbaud du Cinéma en sont une preuve. Nous survivons malgré les contraintes.
Quelle est votre actualité en cette année particulière?
"Maison de Retraite" (MDR) que j’ai tourné en pleine pandémie devrait sortir en 2022 . J'y ai aimé la confrontation de l'énergie du jeune Kev Adams avec l'expérience des « anciens » : Depardieu, Prévost, Marthe Villalonga, Mylène Demongeot, Jean- Luc Bideau, Firmine Richard, Liliane Rovère.. J'attends la réaction du public.
Propos recueillis par Carole Thon