« En 2019, chacun de nous détient une caméra, un appareil photo un magnétophone dans sa poche, chaque spectateur dispose des outils qui font de lui un cinéaste potentiel, cinéaste n’est plus un métier d’exception. L’audio-visuel arrive à son apogée dans la communication en étant à la portée de tous. C’est autour de cette réflexion que l'association « Un écran dans les Arbres » et Les Rimbaud du cinéma ont pris racine et décidé de s'unir avec d'autres pour donner un début de réponse à cette question : quel avenir pour un cinéma de création quel avenir pour un cinéma indépendant, pour un cinéma témoin de son temps qui ne soit pas qu’une marchandise, un produit formaté starifié par des groupes industriels mais qui doit rester un levier de réflexion quotidienne sans tapis rouge ni paillettes, un support de libre parole un miroir de notre société pour nous questionner sur la santé du monde ? Un cinéma qui doit aussi pouvoir vivre d’une économie raisonnée et ouverte ?
À l’heure où « l’exception culturelle » risque de disparaître sous la pression des géants de l’industrie audiovisuelle, quelle est la place des poètes, des philosophes, des visionnaires de ceux qui traçaient l’empreinte de leurs mains sur les grottes de Lascaux pour nous dire qu’ils croyaient en l’avenir ? C’est pourtant à nous qu’ils s’adressaient en soufflant leurs pigments sur la roche. Ces ancêtres avaient déjà cette intuition de cinéastes, intuition de la transmission seul remède au temps qui passe. Cette lumière magique sortie d’une lanterne il y a plus d’un siècle doit rester l’instrument des poètes des inventeurs et des magiciens, de ceux qui projettent dans la marge et sur les murs du conformisme leur prémonitions de sales gosses avec humour et gravité ».